Réseaux sociaux & comportements en ligne ?

réseaux sociaux & comportement en ligne

Les réseaux sociaux influencent-ils notre comportement en ligne ? Puissamment addictifs, ils suscitent tantôt l’engouement, tantôt l’indignation ou la colère. Et Il faut se rendre à l’évidence, les réseaux sociaux font désormais partie intégrante de nos vies, et celles de nos enfants. Au-delà de jouer sur notre humeur, ont-ils donc le pouvoir de transformer nos comportements en ligne ? Mon enfant et les écrans mène l’enquête…

Comportements personnels : une quête de popularité

Qu’est-ce qui pousse les utilisateurs des réseaux sociaux à lever le voile sur des aspects intimes de leur vie privée ? La quête de popularité et le fait de se sentir aimé sont des besoins naturels et irrépressibles chez l’être humain, et particulièrement chez les plus jeunes.

Devenir quelqu’un d’autre

Les réseaux sociaux sont souvent le reflet d’une vie édulcorée qui fait rêver. Et c’est précisément ce que les jeunes (et les moins jeunes) recherchent. En créant son profil, chacun a la possibilité de devenir la personne qu’il a envie d’être et de construire sa propre image de soi. L’identité virtuelle que l’on se crée devient alors un jeu de dupes dans lequel on se plaît à contrôler ce que l’on dévoile ou ce que l’on décide de garder pour soi. Avec un objectif : flatter son ego et son estime de soi en étant reconnu par sa communauté de followers !

Rechercher la célébrité

Le besoin de célébrité ne date pas d’hier. Le syndrome d’Erostrate (qui, dans l’Antiquité, avait mis le feu au temple d’Artémis dans l’unique espoir d’être connu) en est le témoignage. Si les réseaux sociaux ne sont pas à l’origine de ce phénomène, ils ont offert un espace de choix et d’une grande liberté aux personnes en quête de popularité. À nous d’enseigner à nos adolescents que loin d’être une fin en soi, devenir célèbre sur les réseaux sociaux ne peut pas se faire à n’importe quel prix !

Interactions sociales : un lieu de partage et de rencontres

Souvent décriés, les réseaux sociaux sont au départ aussi un formidable espace d’interactions sociales. Une vocation dont les adolescents savent parfaitement tirer profit !

Rester en contact

Rechercher un membre de sa famille, un ancien collègue du bureau ou un amour de jeunesse rencontré sur les bancs du lycée : autant de perspectives offertes par les réseaux sociaux ! Avec une force de frappe décuplée par le jeu des amitiés virtuelles en chaîne, chacune de ces plateformes permet de retrouver la trace de personnes que l’on ne voit plus, de renouer le contact avec elles et de le garder ! Sur Internet, on cultive des amitiés auxquelles on n’aurait pas eu accès faute de temps ou d’espace.

Faire des rencontres virtuelles, mais pas que !

Dans un article publié en octobre 2021 dans le Huffington Post, Gemma Sharp, chercheuse à la Monash University, présente les réseaux sociaux comme des lieux de sociabilité, où les adolescents aiment faire de nouvelles rencontres en fonction de leurs centres d’intérêt. Pour autant, ces rencontres ne sont pas destinées à rester virtuelles. Il n’est pas rare que les jeunes se créent des amitiés en ligne avant de se rencontrer « pour de vrai ».

Les dérives des réseaux sociaux

Pour autant, ces comportements qui relèvent de la normalité peuvent parfois dévier, avec des conséquences plus ou moins graves. D’où l’importance de sensibiliser ses enfants à un usage responsable des réseaux sociaux.

Procrastiner, une activité à part entière

Qui n’a jamais perdu une heure de son temps à scroller sur les réseaux sociaux, surfant d’un profil à une image ou à une vidéo ? Faciles d’accès depuis un smartphone, ils peuvent rapidement devenir chronophages si l’on n’y prend pas garde. Il appartient aux parents de veiller à ce que leurs enfants ne se laissent pas happer par le plaisir immédiat de leur consommation excessive. Une consommation qui peut parfois (souvent !) déborder sur le temps de travail scolaire…

Vivre avec les réseaux sociaux en perfusion

Avec les réseaux sociaux, on peut risquer de développer le FOMO. C’est acronyme de « Fear Of Missing Out ». Syndrome des temps modernes, ce sentiment d’anxiété se traduit par la peur de rater quelque chose d’essentiel. Résultat ? Ceux qui en souffrent se connectent toujours plus pour ne rien laisser passer. Quitte à oublier parfois de vivre leur propre vie…

Se laisser aller à la haine en ligne

Porter un masque sur les réseaux sociaux entraîne parfois la possibilité de participer à des déferlantes de haine en ligne. Sous couvert de liberté d’expression, beaucoup succombent à l’envie d’affirmer tout haut ce qu’ils pensent tout bas. Mais attention, il n’existe pas de liberté à porter atteinte à la dignité d’une personne sur les réseaux sociaux. Ce n’est pas un hasard si le législateur a voté le 24/06/20 la loi contre les contenus haineux sur Internet. Mettant fin à l’impunité liée à l’anonymat, la loi définit un cadre de régulation comprenant des obligations claires pour les réseaux sociaux et des sanctions financières fortes, afin d’empêcher que la haine en ligne ne se banalise.


L’essentiel

  • L’usage des réseaux sociaux favorise la quête de popularité.
  • Les réseaux sociaux sont des lieux d’échange et de rencontres importants pour les adolescents.
  • Le « Fear Of Missing Out » encourage l’addiction aux réseaux sociaux.
  • La haine en ligne se propage à la vitesse de l’éclair sur les réseaux sociaux.
  • La haine en ligne fait depuis peu l’objet d’un cadre législatif et réglementaire destiné à l’endiguer.

Pour aller plus loin

La Commission Nationale Consultative des Droits de l’Homme (CNCDH) rend régulièrement des avis pour lutter contre la haine en ligne et bâtir un espace numérique plus citoyen et plus respectueux de chacun.