Le numérique en toute sobriété !
La place toujours croissante du numérique dans nos vies a un coût pour la planète. Face aux enjeux environnementaux, la sobriété numérique s’impose désormais comme une nécessité. Comment définir ce concept ? Quel impact l’économie du numérique a-t-elle sur les écosystèmes ? Et quelles sont les bonnes pratiques à adopter ? Mon enfant et les écrans vous guide sur les chemins de l’éco-responsabilité 2.0.
La sobriété numérique, c’est quoi au juste ?
Face à l’inflation digitale sans cesse galopante, la sobriété numérique prône un usage plus raisonné des outils numériques à notre disposition. Moins, mais mieux ! Ainsi se résume ce courant de pensée, qui vise à réduire l’empreinte environnementale du secteur du numérique.
Un concept récent
Le concept de sobriété numérique est né en 2008 sous l’impulsion de Frédéric Bordage. Fondateur de la communauté Green IT, cet expert français indépendant nous invite à davantage de modération dans notre usage du numérique. Une voie vertueuse vers l’informatique durable !
Une économie mondialisée
Les partisans de la sobriété numérique pointent du doigt les aberrations structurelles du secteur numérique. Un exemple édifiant : le smartphone. En effet, derrière cet objet du quotidien se cache parfois une conception dans la Silicon Valley, un processeur venu de Corée du Sud, un écran tactile réalisé au Japon, un système GPS allemand et un assemblage final en Chine. Avec, à la clé, un fort impact carbone lié au transport de ces différents composants.
Et demain ?
Selon les prévisions du cabinet IoT Analytics, le nombre d’objets connectés devrait franchir le cap des 21 milliards en 2025. Quid de la consommation électrique globale de ces objets ?
Il y a urgence
Si la pollution numérique est invisible pour les particuliers que nous sommes, ses conséquences sur l’environnement sont pourtant bien réelles, chiffres à l’appui :
- Les émissions de CO2 liées au numérique ont augmenté de 450 millions de tonnes depuis 2013 dans l’OCDE.
- Au rythme actuel, en 2035, le secteur du numérique émettra plus de gaz à effet de serre que l’ensemble des véhicules terrestres à moteur !
- Selon un rapport publié par l’ONU en 2013, les trois quarts des déchets électroniques échappent aux filières légales de recyclage.
Les bonnes pratiques
L’impact environnemental du numérique n’est pas une fatalité ! Zoom sur les pratiques vertueuses faciles à adopter au quotidien…
Moins de streaming
Consommées de façon intensive, les vidéos en ligne ont un impact direct sur l’environnement. Hugues Ferreboeuf, membre du collectif The Shift Project, estime ainsi qu’une vidéo de 10 minutes visionnée sur mobile multiplie par 1000 la consommation d’énergie du smartphone. De quoi inviter à davantage de sobriété !
Plus de reconditionné
En Europe occidentale, un consommateur change en moyenne de smartphone tous les 28 mois. En cas d’obligation de remplacement, optez de préférence pour un appareil reconditionné et garanti. Un geste aussi utile pour la planète que pour votre bourse !
Une meilleure gestion des mails
Le saviez-vous ? Pour chaque email envoyé, ce sont 20 grammes de CO2 émis dans l’atmosphère ! Il est donc recommandé de se désabonner des newsletters que l’on ne consulte jamais. Une mesure de bon sens !
L’essentiel
- Moins, mais mieux ! C’est la devise de la sobriété numérique.
- Ce concept vise à réduire l’impact environnemental du numérique.
- Trois quarts des déchets électroniques échappent à la filière légale du recyclage.
- Le streaming est une pratique énergivore.
- L’envoi d’un mail rejette en moyenne 20 grammes de C02 dans l’atmosphère.
Pour aller plus loin
- Le collectif The Shift Project a publié en octobre 2020 un rapport richement documenté sur le concept de sobriété numérique.