Binge watching : des risques en série(s)
Le binge-watching, ou « visionnage boulimique », consiste à regarder la télévision ou tout autre écran pendant un temps prolongé, en visionnant à la suite les épisodes d’une même série. Une pratique très en vogue, mais pas sans risque pour les enfants (et les adultes !).
Qui ne serait pas tenté de connaître la suite d’une intrigue palpitante quand elle est disponible, à portée de clic ? Et encore, même pas toujours besoin d’un clic, puisque, sur certaines plateformes de vidéo à la demande, les épisodes s’enchaînent automatiquement. Si on n’y prend garde, le risque est grand de se laisser happer « jusqu’à pas d’heure » !
Une façon tendance de « consommer » les programmes…
Depuis que Netflix a commencé à diffuser des séries par saisons entières, en 2013, la pratique du binge-watching a explosé, et 40% de ses « adeptes » déclarent visionner au moins 3 épisodes d’affilée.
Or, nos enfants ne sont pas différents de nous : eux-aussi ont envie de connaître la suite de leurs programmes préférés !
Ainsi, selon un sondage Mediametrie 2017, 6 jeunes sur 10 pratiquent le binge-watching. En enchaînant 2, 3, 4 épisodes d’un coup, que ce soit à la télévision, en replay, sur les sites de streaming, les plateformes de VOD, ou encore sur DVD.
… qui finit par peser sur la santé
A nous, parents, de fixer les limites… et de montrer l’exemple ! Car cette pratique n’est pas sans danger, pour eux comme pour nous.
- Sur le sommeil : ceux qui font du binge-watching ont 98% plus de chance d’avoir un sommeil de qualité dégradée, selon une étude publiée dans le Journal of Clinical Sleep Medicine.
- Sur le poids : une étude menée par deux doctorants de l’université de Toledo (Ohio, USA), pointe quant à elle le risque d’obésité engendré par les longues heures assis, sans activité physique. Les yeux rivés sur la télé, parfois renforcé par une alimentation peu équilibrée.
- Sur le bien-être : sans oublier les risques de troubles psychologiques (stress, dépression, anxiété), les problèmes de circulation sanguine, etc.
Qu’on se le dise, le binge-watching est une pratique excessive par définition (le terme vient de l’analogie avec binge-drinking, ou beuverie) !
Une pratique à éviter
Même si les diffuseurs font preuve d’ingéniosité pour « accrocher » leurs publics (avec l’enchaînement automatique des épisodes, notamment)…, il est primordial de faire une pause dans son visionnage de sa série préférée.
Ainsi, En 2018, Netflix a voulu tester aux Etats-Unis un système de récompense sur certains programmes jeunesse. Visionner des films ou des épisodes signalés d’un cadenas permettait aux enfants de les déverrouiller pour gagner des badges, à collectionner. Les parents ont vivement réagi, pointant du doigt le risque d’alimenter l’usage excessif aux écrans des enfants qui, rappelons-le, y consacrent déjà pas moins de 4h11 par jour en moyenne dans la tranche 6-17 ans, selon les données de Santé publique France. Face au tollé, l’expérience a heureusement tourné court.
Astuce
Vous pouvez désactiver l’enchaînement automatique des épisodes, généralement programmé par défaut sur les services de SVoD (Netflix, Amazon Prime…), en vous rendant dans les paramètres du compte.
L’essentiel
- Adaptez le temps d’écran à l’âge de votre enfant
- Les écrans, c’est en dehors de sa chambre. Et encore mieux si vous faites de même dans la votre !
- A table, on discute en famille pendant que les écrans restent éteints
- Éteignez les écrans au moins 1h30 avant le coucher
- Préservez les temps d’activité physique nécessaire au bon développement de votre enfant.